La soupe, le bouillon
y tomber, en revenir
Déclencheur, c'est ce qui nous met dans le bouillon :
Se retrouver dans une situation dans laquelle enfant, on a appris que le ressenti est insupportable ou même dangereux.
Le type de situation dépend du vécu de chacun, mais la cause de la glissade est la même pour tous : c’était une situation difficile à vivre, caractérisée par une absence de soutien et/ou de reconnaissance pour la traverser.
Ex : situation ou exigence contradictoire. Exigence incompatible avec nos capacité, notre énergie ou le temps dont nous disposons, …
Le déclencheur, c’est la porte du bouillon.
Quand on franchit cette porte sans poser notre conscience dessus, on tombe directement dans la soupe. L’enfant en nous prend la main et nous mène à la terreur, nous perdons nos moyens.
Contenu de la soupe, dans laquelle on se retrouve alors emprisonné, dans laquelle le mental nous maintient et dans laquelle on finit par couler si on ne prend pas conscience du phénomène :
Toutes ces pensées qui tournent sans fin et nous envahissent, comme un cyclone qui tourne en boucles infernales sans trouver de sortie, ou comme une toile d'araignée qui nous emprisonne et dans laquelle on se prend les pieds.
Une peur qui nous taraude, peur d’être aspiré ou peur du néant, en tout cas peur du vide, peur de descendre dans le ressenti,
Un miroir brisé qui ne nous renvoie plus une image entière de nous-mêmes, mais une réalité déformée et subjective,
Des jugements que nous prêtons aux autres (ou que les autres nous renvoient effectivement) qui nous ramènent à la position de perdant, perdus, nuls, blessés.
De la culpabilité, gluante et visqueuse, souvent accompagnée de regrets et de lamentations, si j'avais su, j'aurais pas dû ou j'aurais dû...
Être assis dans ce bouillon nous met en position passive d'attente d’un sauveur, ou d’un changement dans notre environnement pour en sortir … et puis de toute façon, à quoi bon.
On finit par se retrouver avec un boulet fermement fixé à notre cheville, constitué de toutes nos croyances, condamnations, jugements sur nous.
Perdus dans notre enveloppe que l’on ne sent plus, plus de limites, plus de contenance, impression de flotter, coupé de tout, sans prise avec le réel.
Soumis au regard de l’autre qu’on vit automatiquement comme une attaque qui nous remet en cause et qui est potentiellement dangereux.
Soumis aux jugements implacables que nous avons sur nous-mêmes, à notre propre dénigrement.
Coupé de notre ressenti, de nos moyens, de notre présent, de la réalité, isolé, enfermé.
Avec pour seul horizon notre idéal, inaccessible, omnipotent, existentiel, auquel nous nous raccrochons désespérément, comme à une bouée de sauvetage, persuadé que nous sommes que sans lui nous ne sommes rien et nous allons couler à pic.
Pour sortir de cette soupe :
prendre conscience de la composition du bouillon dans lequel on se débat et savoir que ce bouillon est le fruit de la folie de notre mental, est déjà un premier pas, car il amène le phénomène à notre conscience. Le voir, c'est déjà avoir mis un pied vers la sortie.
Et là, du fond, du fond de notre soupe, si nous parlons vrai avec d’autres personnes, nous prenons conscience que nous n’y sommes pas seuls… alors et si ce n’était pas si inexorable… et si, en créant du lien entre nous on pouvait la quitter, notre soupe… et, en lien VIVRE !
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Au début, on se voit dans la soupe, et on décide de parler avec d’autres pour en sortir.
Ensuite, on voit la porte avant de la franchir (c'est le moment où on sent une absence de soutien, de reconnaissance dans une situation qui nous dépasse), ce qui nous permet d'agir avant de passer la porte et de chuter (en allant chercher le soutien ou la reconnaissance qui nous manque à cet instant).
Et puis on peut 'faire le ménage' en allant travailler sur cette 'réaction démesurée du présent' (voir les plâtres), de façon à ce qu'un jour il n'y ait plus de porte à cet endroit-là.
et pour aller plus loin :
